OUEST FRANCE : Julien Pierre a décidé de se mettre au vert

OUEST FRANCE : Julien Pierre a décidé de se mettre au vert

Après avoir raccroché les crampons en 2018, l’ex-international français Julien Pierre (27 sélections) va quitter le monde du rugby, découvert en Vendée, pour se consacrer pleinement à la préservation de l’environnement.

« Clairement, c’est une page qui se tourne pour moi. Après presque vingt ans dans le rugby, je dis pratiquement adieu à ce monde. Même si j’en resterais forcément proche… »Cela fait quelques mois que Julien Pierre a pris sa décision : il va quitter la Section Paloise. Le club avec lequel il avait terminé sa carrière de rugbyman, le 5 mai 2018. Et où il occupe depuis le poste de Directeur du développement et de la formation.

« Grâce à la Section Paloise, j’ai eu l’opportunité d’avoir un poste à responsabilité dès la fin de ma carrière. J’ai eu les mains libres aussi pour mener mes projets. Ça a vraiment été deux années intéressantes, j’ai appris beaucoup de choses »,lance l’ex-international français (27 sélections), comme pour remercier le club du Béarn.

« Mon voyage à Sumatra a été la prise de conscience »

Mais aujourd’hui, à 38 ans, il a envie d’autre chose. Pour des raisons personnelles d’abord, et parce qu’il veut aussi pleinement se consacrer à son autre cheval de bataille : la protection de l’environnement. Pas étonnant pour un homme qui a grandi entouré d’animaux, au zoo des Sables-d’Olonne, alors que ses parents géraient le parc.« Grandir dans le respect de l’environnement m’a forcément forgé et amené à faire ce que je fais aujourd’hui, reconnaît-il. Mais mon voyage à Sumatra en 2009 a été la prise de conscience, le déclic, le déclencheur de quelque chose que j’avais profondément en moi. J’ai compris qu’il fallait que j’utilise mon image médiatique pour parler de ça et m’engager véritablement. »

En 2013, le deuxième ligne créait sa fondation avec le Parc Animalier d’Auvergne. Son nom : La Passerelle Conservation. Son but : récolter des fonds à destination de programmes de sauvegarde d’espèces menacées en Auvergne et dans le monde. Depuis l’été 2018 et sa sortie des terrains, Julien Pierre se donne corps et âme dans cette mission, en parallèle de ses fonctions à la Section Paloise.

L’an dernier, le fonds de dotation a reversé plus de 100 000 euros à travers une quinzaine de programmes en France et à l’étranger. Et Julien Pierre a également lancé Biodiv’Educ. Destiné aux établissements scolaires auvergnats, ce projet pédagogique de La Passerelle Conservation combine nouvelles technologies et aspect ludique (jeux vidéo, escape game, chasse au trésor…) pour sensibiliser les collégiens à l’écosystème forestier.

« C’est clair que je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer. En même temps, je ne suis pas vraiment du genre. Mais ça fait des journées bien chargées, même pendant le confinement », sourit Julien Pierre, même si c’est bien du temps qu’il cherche à se dégager avec son départ de la Section Paloise. Parce que son esprit fourmille encore d’idées. En tête, celle d’un nouveau projet mêlant sport et environnement : Fair-Play For Planet.

Un nouveau projet mêlant sport et environnement

« L’idée c’est d’engager les clubs sportifs dans la réflexion environnementale. Le sport a une force d’influence extraordinaire. S’il est capable de s’engager véritablement dans cette évolution, on pourra aider à changer le monde dans lequel on vit », éclaire le natif de Rodez qui a déjà appliqué cette idée dans le Béarn. En systématisant, par exemple, l’utilisation des gobelets recyclables, en montant un pôle restauration 100 % local, en supprimant les supports de communication papiers (flyers, journaux de match…) pour privilégier le 100 % numérique…

S’il ne sait pas réellement quand il pourra quitter ses fonctions à la Section Paloise, le désir de Julien Pierre est donc bien d’étendre désormais sa pensée à l’échelle nationale. Une association avec la LNR ou le ministère des sports est-elle envisagée ?« On essayera de le faire avec un maximum de monde (rires). On est en pleine recherche de fonds aujourd’hui… »